L'Ascension à RIGLOS (Aragon, Espagne)
Participants: Géraud et Hubert.
Topos utilisés:
1-Guida de escalada en Riglos ...par Felipe Guinda Polo
2-Riglos Vertical par Miguel Carasol et Chema Agustin

Hubert part de Paris Dimanche matin (le 05/05/13), en TGV et, à la gare de Bordeaux se glisse dans la voiture de Géraud avec laquelle ils foncent vers Riglos où ils sont décidés à vivre une semaine d'escalade. Cela faisait 17 ans que cette cordée s'était dénouée, à la suite des activités familiales de plus en plus prenantes de ses deux membres. En fait Hubert n'a quasiment plus escaladé de falaise depuis 17 ans mais a repris l'escalade Bleausarde et en structure artificielle depuis quelques temps. Le voyage se déroule sans histoire et nous atteignons le refuge de Riglos avant l'heure du repas.

1- Lundi 06/05/13:
1.1 Agujas Rojas-Voie Villarig, 150m, niveau 6a.

Lundi matin, nous partons vers les Agujas Rojas. Nous prévoyons d'escalader la face Sud-ouest de l'aiguille la plus méridionale. Nous attaquons la voie Villarig (d\'ej\`a escalad\'ee par G-et-I en 2011, (voir CR) vers 10H. L1: Hubert part dans un joli dièdre en 5c

L2: Géraud continue par un dièdre un peu plus à gauche puis, tout à la fin, revient horizontalement vers la droite vers l'extrémité droite d'une terrasse confortable (5c)
L3: Hubert continue par une sortie qui franchit l'éperon à droite du relai: il monte 10 m sur le coté gauche de l'éperon,
puis le franchit et termine à sa droite; belle longueur gazante; hélas, quelques cris suivis de bruits caracteristiques indiquent à G. que toutes les prises ne sont pas solides ...
Après ces 3 longueurs le conglomérat de Riglos nous est devenu (ou re-devenu) familier.
On redescend, en face nord, en 2 rappels de 50m. Baskets aux pieds, nous grignotons une ou deux barres en bas de la voie.

1.2 Agujas Rojas-Voie Exocet, 100m, niveau 6b+

C'est une voie qui est tracée en face nord de la même aiguille, L1: G parcourt une grande dalle en 6a, plutot compacte, sans histoire.
L2: H part dans la meme dalle, au-dessus , sur 15 m. Puis il attaque un ressaut déversant, à gauche de la voie normale. Il s' avère que le rocher n' y est pas tres sûr et que, dans le haut, qui est techniquement facile, les spits sont rares (contrairement aux prises deboîtables). Bref, Hubert arrive au relai apres quelques émotions dues au rocher "friable" (comme ils disent dans le topo 2).
Bilan: nous maîtrisons désormais le franchissement de pansa mais restons méfiants vis a vis de la friabilite du conglomérat.

2- Mardi 07/05/113
Visera-Voie: Mosquitos, 300m, niveau 6b.

Nous attaquons vers 09H 30. Je repère la cordelette bleue à l'aplomb du départ
. L1: G. part dans la première longueur: il atteint en une dizaine de mètres le fond du dièdre caracteristique qu'il faut remonter sur 2 longueurs.
L2: H. part dans la deuxieme longueur.
L3: G. fait une petite longueur facile et fait sagement relai sur le bord gauche de la grande vire afin de limiter le tirage; Hubert le rejoint... suivi d'une grimpeuse alerte qui nous demande si cela ne nous derange pas qu'elle aille directement au milieu de la vire (relai commun avec le R2 de " Zulu demente") " Oh non" lui répondimes-nous .
L4: Hubert rejoint la cordée de la grimpeuse + une autre cordée qui arrivait depuis la L2 de " Zulu" . Je les rejoins tous et les laisse défaire leurs noeuds et discuter du temps jadis (j'entends Hubert parler de Buoux etc ...)
L5: et repars dans le dièdre suivant: très joli, prises franches, un peu patinées, mais ce n'est pas grave du tout; je râle quand même de temps à autres car je soupconne Hubert d'être distrait par sa causerie avec la grimpeuse. Il me rejoint et me fait remarquer que la grimpeuse s'appelle Catherine Destivelle (! gosh ! j'ai le souffle coupé, il s' agit donc vraiment d'un être humain, réel et non purement mythique)
L6: H. finit le dièdre et traverse vers la droite, dans une succession de pas aériens vers le " trône" , point de passage caractéristique de notre voie (sorte d'aérolithe, mais facon Riglos plutot que Cuvier-rempart, plus horizontal surtout)

L7; G demarre du trône dans une traversée ascendante vers la gauche, moins gazante que L6 mais ... avec des pansas bien ventrus; ouch, après quelques sons d'autobus et repos sur les spits (et oui, je l'avoue), j'arrive au relai; H arrive sans encombre et me confirme que c'etait " dur" (Ah bon, ca me remonte le moral).
L8: Je ne me rappelle plus la suite, qui était plus facile. On prend la photo de fin de voie en fin de L8.

L9 (si on veut): encore une sorte de longueur dans les cailloutis (1 spit) et quelques arbustes je fais un dernier relai sur arbuste; puis nous gagnons, par un chemin, le dernier relai de Zulu histoire de discuter un peu avec les autres cordées et voir les autres sommets (Pison, Fire).
En 45 minutes le sentier nous ramene au refuge puis au cafe "el Puro".

3- Mercredi 08/05/113
fRECHIN-Voie: Irene y la Paz, 200m, niveau 6b+.

Notre objectif de la semaine se précise: ce devrait être "Murciana" (Pison), Il nous faut donc, aujourd'hui, une voie moins longue mais techniquement bien soutenue pour nous préparer à cet objectif. " Irène y la Paz" semble parfaite.
L1: un mur suivi d'une fissure, le tout en 5c. Hélas la fissure est munie surtout de prises démontables dont 4 furent effectivement démontées sur-le-champ par Hubert.


Argh, l'ambiance au R1 n'est pas très bonne. On continue dans ce tas de caillous ? Boh, peut-être que le rocher est meilleur maintenant.
L2: G essaye; bonne pioche: cette fois-ci le rocher est solide. Nous avons une vue de photographe sur la cordée C. Destivelle et B. qui gravit la "fiesta del biceps". une voie très déversante qui sort au sommet de la Visera (niveau 6c+ , très physique pour les gens normaux)

L3-L6: Ca continue a être solide et en 6a-6b; tout va bien. G grimpe en tête pendant que l'esprit de H se repose des 4 prises dévissées plus bas. Le corps de H continue sans problème.
On marche ensuite vers le nord et, conformement au topo 2, on rejoint, en baskets, la region sommitale de la Visera.

Au bar " el Puro" nous discutons avec toutes les cordées présentes.

C.D. me conseille de prendre les friendes pour protéger plus sérieusement la longueur 1 de Murciana (qu'elle avait parcourue l'avant-veille).

4- Jeudi 09/05/13
PISON- Voie: Murciana, 300m, niveau 6c.
Nous attaquons à 9H 10. Aujourd'hui nous adoptons, a priori, la formation G-en-tête-H-en-second (question de forme, si elle s'inverse, on inversera la cordée).
L1: Je démarre avec mes 4 friends au baudrier, prêt à protéger les 20 premiers mètres comme il le faut: plein succès, il y a des logements possibles pour mes 2 plus petits friends qui complètent harmonieusement les 2 premiers spits. Ensuite on suit la fissure, qui est sympathique et bien protegee.



L2: la fissure reste munie de bonnes prises (en 6a/6b) et est bien protégés par les spits.
L3-L4-L5: pas de problème, mais de la continuité, incontestablement. Une belle "rivière de pierres" (ou champs de patates, de nombreuses métaphores viennent à l'esprit, ce qui prouve qu'il reste relativement libre).
Vu ce qui nous attend en L6, je ne fais pas trop le malin et utilise deux ou trois points de repos.
L6: La première moitié, en traversée vers la gauche est déjà ardue. La seconde moitié est, comme prévu, en 6c. A vrai dire je tire sur les clous pour être sûr d'être encore frais dans les dernières longueurs. Hubert vole un petit peu sur la fin de la longueur: bain de vide très aérien mais sans conséquence facheuse.

L7-L8: une succession de pansas conduit au sommet. Je réalise, en fin de L8, qu'il pleut légèrement. Hubert trouvera des prises de sortie de pansas bien mouillées.
Youpie, on a atteint notre objectif de la semaine ! On monte jusqu'au sommet du Pison (en passant par le haut du cable de départ de la descente) et là: photo sommitale.

5- Vendredi 10/05/13
MACIZO du Pison- Voie: Todo tienne Fin, 135m, niveau 6b+.
Journée de récupération. Nous attaquons tranquillement vers 11H.
L1: H démarre. Dès les premiers mètres il faut surmonter des pansas. D'ailleurs c'est l'esprit général de cette voie: une succession de pansas. Mais chaque pansa a sa personnalité, son suspense. D'après certains topos c'est ceux de L1 qui sont les plus difficiles. Et en plus le petit-déjeuner n'est pas parfaitement digéré ...
L2-L3-L4-L5-L6: des longueurs courtes (20 a 35 metres), pleines de pansas en rocher bien compact. Très agréable. On arrive en haut



Maintenant on redescend en rappel. Attention, le premier rappel est en diagonale vers la droite (en regardant la paroi, dos au vide). Les suivants sont verticaux. Il s'avère que Géraud ne sait pas plus compter les rappels que les atouts au tarot (i.e. à un près). Ca ne facilite pas la prévision de la longueur de chaque rappel menfin on arrive quand même au sol après un nombre raisonnable (mais inconnu) de rappels.
Retour au refuge et au bar "el Puro". Nous planifions la journée suivante: la "directe" du Puro (le sommet, pas le bar). Nous allons sur place inspecter la face sud du Pison, prenons du recul, comparons avec le départ normal du Puro (indiqué par une plaquette) et déterminons exactement la fissure de départ.

5- Samedi 11/05/13
La MATURE (vallée d'Aspe)-
Comme Hubert doit prendre un train Samedi soir a Bordeaux, nous prenons le petit déjeuner, à l'aube (7 h) dans la petite cuisine du sous-sol du refuge, Tout est prêt pour une escalade matinale de la directe du Puro sauf que ... le vent souffle. Or les trois dernières longueurs du Puro y sont bien exposées. Nous préférons renoncer pour cette fois-ci et commencer notre voyage de retour vers Bordeaux, qui passe en vallée d'Aspe. Nous prévoyons de passer quelques heures dans la falaise de la mâture (au-dessus du village d'Etsaut).
Voie 1: Le croque-mitaine (5c) - H en tête, très à l'aise dans le calcaire aux contours ronds, les pas en adhérence et en appui.
Voie 2: le dièdre El Lopo (6a+)- G en tête, pas trop mal, juste pris le mousqueton du pas clé, le temps de le mousquetoner (ca c'est mal, je sais).
Voie 3: Fleur de Roc (6c)- H en tête. Il franchit les 4 premiers spits puis ... butte et se rabat sur el Lopo. Géraud abandonne (le dégonflé).


Voie 4: Abraracourcix (6b)- G en tête. Je n'arrive pas à trouver le pas-clé (franchissement d'un petit toit). Donc je tire au clou puis termine la partie parallèle au croquemitaine, en appuis et adhérences. H. passe mieux, en second. Géraud s'acharne: il re-essaye en second et ... re-échoue. Gosh. mauvaise fin de semaine.

Mais non, ce n'est qu´un jeu. On est très content de cette semaine loin du vacarme des villes, juste au contact des rochers, de la nature et des autres grimpeurs/euses. On vous recommande chaudement cette formule: grimpe toute une semaine à Riglos. A Bordeaux Niko me prête "ascensions" de C.D. La lecture de ce livre prolonge ma semaine d'escalade.